Le Syndicat des médecins du Cameroun (Symec) a lancé un mouvement de grève, depuis le 17 avril. Le syndicat revendique une hausse des salaires, une réforme du système de santé et donc plus d’investissement de la part du Gouvernement. Patrick Ndoudoumou, Secrétaire général du Symec a accepté de se confier sur le sujet dans cet entretien accordé à Africapostnews.
Africapostnews : Comment se porte le secteur de la santé au Cameroun et quelles sont les revendications du Syndicat des médecins du Cameroun (Symec) ?
Patrick Ndoudoumou : Malgré quelques progrès notés, il est des indicateurs comme la mortalité maternelle qui sont en hausse. Par ailleurs, l’indice de développement humain ajusté aux inégalités (IDHI) a connu une évolution à la hausse, passant de 0,156 à 0,161. Cette hausse indique qu’il y a une augmentation des inégalités de niveau de vie notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et des revenus.
De plus, le corps médical connait quelques problèmes liés aux conditions d’exercice et aussi à la rémunération. C’est pourquoi le Symec a formulé les revendications suivantes :
Jusque-là, quelle a été la réaction de l’État camerounais face aux réclamations du Symec ?
Pour l’instant, nous sommes dans une impasse à cause d’une incompréhension sur l’interprétation sur les lois régissant les libertés publiques, mais nous sommes convaincus que la voie du dialogue va rapidement se rétablir. Pour ce faire, le Symec utilisera toutes les voies légales à sa disposition.
Certains médecins membres du Symec ont été affectés dans des zones reculées et dangereuses où sévit Boko Haram. Quelles conséquences ces décisions peuvent avoir sur le système sanitaire camerounais ?
La particularité est qu’en plus d’être des zones reculées et en conflit pour certaines, le niveau de paupérisation des populations est très important et par conséquent celles-ci ne peuvent pas soutenir des activités de santé d’où la nécessité de l’instauration d’une couverture santé universelle (CSU). De plus, à cause de ces affectations, une partie de la population est privée de spécialités encore rares au Cameroun.
Le ministre de la Santé Mama Fouda a indiqué que selon la lettre du MINATD (ministère de l’Aménagement Territorial et de la Décentralisation), le Symec « n’a pas pour l’instant » une existence juridique, ce qui rend ses actions illégitimes. Qu’en dites-vous ?
C’est le « pour l’instant » qui est important ici et nous pensons qu’une fois la tutelle convaincue de la légitimité et non la légalité d’une organisation de travailleurs, cet équivoque sera levé de lui-même.
En tant que personnel sanitaire, votre marge d’action peut sembler limitée. Qu’est-ce que vous prévoyez faire en réaction ?
Continuer à nous occuper des patients par respect pour eux, mais aussi par patriotisme et ensuite tout mettre en œuvre pour que les droits des travailleurs soient rétablis.
Interview réalisée par Valérie Aleksandrowicz & John Nzenze
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