Le XXIe siècle marque de plusieurs manières sa particularité. Un des avatars de cette singularité est l’importance de l’information. Dans cette modeste analyse, nous allons tenter de donner les trois raisons pour lesquelles l’Afrique doit s’abonner plus que jamais à l’information.
Généralement, les régimes démocratiques sont articulés par le principe de séparation de pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. Depuis quelques temps, l’expression « quatrième pouvoir » désigne les médias et la presse, et tout autre type de réseaux d’information. Mais à bien y regarder, les choses se passent autrement que selon la classification qui relègue l’information au quatrième pouvoir. Dans la cohabitation de ces quatre pouvoirs, on a plusieurs fois remarqué que le pouvoir médiatique a une énorme influence sur les autres, au point où c’est lui qui prend la place du metteur en scène et leur distribue les rôles.
C’est fort de ce constat qu’il semble impératif de redéfinir la véritable place de l’information, non seulement dans le système de gouvernance, mais aussi dans le quotidien des citoyens. Il est temps de reconnaître que l’information a un tel pouvoir, qui va au-delà du simple fait de s’informer ou d’informer. La gestion et la maîtrise de l’information sont pour certaines personnes et pour certaines institutions une philosophie de vie, une façon d’avoir la main mise sur le monde et, un moyen de ramener le monde à soi, ou d’établir les ponts dans les vides qui séparent les mondes. Quand on ressent le besoin de (s’) informer, on est sûr qu’on est membre d’une société qui communique et a soif de connaître. Cependant, toute information n’est pas bonne. Il faut bien (s’) informer.
Apres cette brève monstration de l’importance de l’information, on peut aisément en déduire que la personne qui a la bonne information a un certain pouvoir. Et qu’inversement, celle qui a la mauvaise information court d’énormes risques : de moquerie, de discrédit, de poursuites pour diffamation, etc.
Plusieurs pays occidentaux, développés ou non, ont compris ce principe qu’il faut maîtriser le pouvoir de l’information avant toutes choses. Chacun essaie donc d’avoir un parent, une source ou un ami dans telle ou telle radio, dans une chaîne de télévision ou même au conseil de la communication. L’objectif étant clairement d’avoir la main mise la gestion de l’information.
Ainsi donc, bien (s’) informer, c’est toujours déjà avoir la bonne source. Sont aussi importantes, à juste titre, les questions : pourquoi/comment (s’) informer ? Qui informe ? Où (s’) informer ?
Ces différentes questions, quand elles trouvent de bonnes réponses, nous évitent entre autres de tomber dans le filet de la mauvaise source d’informations, c’est-à-dire celle qui fait dans la sous-information, la mal-information ou la désinformation. Dans tous les cas, la mauvaise source nous abrutit, nous réduit à la confusion, corrompt notre probité et pire, nous manipule. Or, la bonne source sait même reconnaître qu’elle n’a pas d’information du tout, si elle n’en a pas vraiment. Alors que la mauvaise source invente toujours une information, même quand elle n’en a aucune, parce qu’elle ne veut pas être en manque, parce qu’elle a d’autres objectifs que diffuser une information vraie. C’est pourquoi il est vivement conseillé d’éviter les « informations en continu » qui sont le modus operandi de certaines chaînes de télévision manipulatrices.
Que l’on soit sur les médias traditionnels (presse, radio, télévision) ou encore sur les nouvelles technologies de l’information, donc la télématique, c’est – à – dire (les techniques de l’information, de l’audiovisuel, des multimédias, d’internet et des télécommunications) il y a comme un besoin naturel d’avoir la source sûre, de maîtriser l’information.
Aujourd’hui plus qu’hier, le continent africain et ses peuples doivent prendre la mesure des enjeux qui se jouent autour de l’information. Il ne se passe pas un seul jour dans le monde sans qu’on ne biaise une information importante pour le grand nombre. Celles et ceux qui suivent l’actualité politique et économique africaine sont mieux placés pour dire combien de fois plusieurs médias publics et privés sont à la solde des pouvoirs dictatoriaux et autres importants acteurs de la société.
Les peuples africains doivent ajouter à leur culture de la rumeur celle de la maîtrise de l’information. Oui, la rumeur est une culture à part entière. Elle est une de nos façons de communiquer les informations. La rumeur, si tant est qu’elle continue de résister à tous les autres moyens de communication, c’est qu’elle joue un rôle important dans nos habitudes. Mais elle doit pouvoir cohabiter avec les conditions et la rigueur qui mènent à la bonne information. Elle doit être assez modeste afin d’accepter de se faire corriger quelques fois, ou d’être soutenue par l’information sûre, l’information fiable.
Il est déplorable aujourd’hui que certains médias ne puissent pas faire leur travail convenablement, soit à cause des pesanteurs sociales (conditionnes obsolètes d’accès à l’information, la fiabilité de la source, etc.), soit politiques (intimidation, corruption, confiscation de droits et libertés, emprisonnement, voire, la mort).
La maitrise de l’information est en réalité un moyen qui « permet aux gens, sur tous les chemins de la vie, de chercher, d’évaluer, d’utiliser et de créer l’information pour des objets personnels, sociaux, professionnels et éducationnels », selon Forest Woody Horton, Jr, tiré de la brochure « Introduction à la maîtrise de l’information, une explication », édité par l’UNESCO dans le cadre du Programme Information Pour Tous (PIPT).
En somme, une personne bien informée est une personne bien outillée, une personne libre. La bonne information nous situe dans le temps et l’espace. Elle nous permet d’entreprendre ou de nous projeter dans le futur en connaissance de cause. La bonne information bonifie l’homme. AfricaPostNews s’inscrit dans cette politique de la gestion et la maîtrise de l’information.
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