News Tunisie (Africapostnews) – Khalifa Soltani était un jeune berger du village Slatnya, situé au pied des massifs pierreux du Centre – Ouest de la Tunisie. Selon les habitants de cette zone, le village est abandonné par l’État et se retrouve malgré lui aux mains des groupes terroristes. Selon des informations récurrentes des terroristes feraient leur loi sur les monts Mghrilla qui chevauchent les confins des gouvernorats de Sidi – Bouzid et de Kasserine.
C’est pour illustrer cette insécurité meurtrière que Khalifa Soltani évoquait le souvenir de la mémoire de son frère Mabrouk, berger lui aussi, assassiné le 13 novembre 2016 par le groupe Jund Al – Khilafa (Soldats du Califa) lié à l’État islamique (EI).
En évoquant la situation de terreur qui prend en otage son village, Soltani avait prononcé ces mots de déception et d’angoisse partagés par tout le village : « Nous avons peur, l’Etat est absent ». Il ne pouvait mieux dire. Les mots étaient à point pour servir d’alerte, pour attirer l’attention sur la terreur. Mais le silence de l’État a eu pour conséquence la mort tragique de Khalifa Soltani.
C’est samedi dernier 03 mai 2017 qu’on a retrouvé le corps du jeune berger Khalifa décapité, « le corps a été retrouvé sur un versant du Mont Mghrilla », souligne le journal Monde Afrique. Le natif de Slatnya a été enlevé dans les hauteurs de son village alors qu’il conduisait un troupeau de chèvres familial. Amaq, une agence de propagande de l’EI a aussitôt revendiqué le crime, au nez et à la barde du gouvernement tunisien.
Avant et après l’assassinat de Mabrouk, le gouvernement avait promis de sécuriser la zone et de faciliter le trafic avec le reste du pays. Aujourd’hui, la mort de Soltani prouve que la sécurité demeure défaillante, voire absente. Mais aussi, seulement dix kilomètres de piste de terre ont été goudronnés pour relier la grande route au hameau. Ce qui parait insignifiant.
La population est saisie par un triple sentiment : de colère, de déception et de peur. Elle sait qu’elle ne peut venir à bout de ces groupes terroristes sans le concours des dirigeants.
D’ailleurs les villageois ont radicalement exprimé leur mécontentement ce dimanche lors des funérailles du désormais « Martyr » Soltani. Ils ont accueilli les membres du gouvernement tunisien avec une tension qui ne dit pas son nom. Les ministres de la défense, des affaires sociales et du domaine de l’État, venus assister à l’inhumation, ont été ahuris de voir les villageois, points levés en signe de résistance et de dénonciation. La foule scandait des slogans évocateurs : « Gouvernement dégage ! », « Pilleurs du pays, tueurs de nos enfants ! ». Face à cette montée d’hostilité, le Gouverneur a préféré rebrousser chemin. C’est dans cette ambiance de révolte que Khalifa Soltani est été enterré en martyr par les siens littéralement meurtris.
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