Considérés comme nocifs et désastreux, les sacs plastiques sont combattus par plusieurs pays. En Afrique, des millions de sacs ne polluent pas seulement les rues, les routes et les parcs, mais également l’environnement aquatique. Plusieurs pays essayent de mettre en place des lois interdisant leur utilisation. Des pays comme l’Afrique du Sud ou le Rwanda y arrivent avec succès, d’autres rencontrent des difficultés.
De nombreux États tentent d’interdire la production et l’importation des sacs en plastique et d’autres préfèrent carrément arrêter toute utilisation. Même si pour le moment les populations ont encore un peu de mal à s’adapter, la majorité opte pour un esprit plus écologique.
Les sacs plastiques sont néfastes pour l’environnement. Dans la nature, les sachets peuvent mettre plusieurs dizaines d’années à se dégrader. Ils ne sont pas seulement dangereux pour l’environnement, les animaux, mais représentent aussi une menace pour la santé humaine. Les sachets plastiques peuvent causer des inondations quand ils sont jetés à l’air libre et empêchent l’eau de circuler dans les canalisations. Dans plusieurs pays, l’interdiction concerne principalement les sachets non dégradables. La législation de chaque pays comporte des spécificités qui lui sont propres.
De nombreux pays ont donc essayé d’empêcher l’utilisation des sacs plastiques, mais cela semble encore difficile à appliquer. Le Rwanda et l’Afrique du Sud s’en sortent, car ils ont réussi à interdire l’utilisation de tous les sacs plastiques. Certains pays comme la Tanzanie, le Cameroun, le Maroc et bien d’autres sont à la traine. À ce jour, plusieurs pays ont déjà interdit au moins l’utilisation des sachets. Il s’agit par exemple du Mali, de la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Niger, la Guinée Bissau, le Sénégal et le Burkina Faso.
Le Rwanda est le pionnier en ce qui concerne la censure de sacs plastiques. Ils sont presque considérés comme des produits illicites au même titre que les drogues. En 2008, le pays décide de bannir les sacs plastiques en matière non recyclable d’une manière intransigeante. Plusieurs États d’Afrique en sont envieux. Au Rwanda, le gouvernement est radical. Cette loi interdit l’usage des sacs plastiques en matière non recyclables sur le territoire.
Cette interdiction vient du fait que non seulement les sacs plastiques ont des effets néfastes sur l’environnement, mais polluent aussi visuellement avec la présence des déchets. Ils ont eu des effets désastreux pour le secteur agricole, car ils se trouvaient également dans les sous-sols. Dans l’eau, les poissons mourraient en avalant ces déchets. En essayant de bruler les sacs plastiques pour les détruire, il en sortait des fumées très toxiques pour l’environnement. Ce sont des exemples qui ont poussés le gouvernement à interdire l’usage des sacs plastiques. Kigali est aujourd’hui une des villes les plus propres d’Afrique.
Le Rwanda a réussi avec l’aide de l’agence environnementale Rwanda Environmental Management Authority (REMA) qui a lancé une campagne d’information importante. Cette campagne visait à faire témoigner des fermiers sur les conséquences néfastes de l’utilisation des sacs plastiques. Les actions ont commencé par une journée nationale de nettoyage. Voyant de telles actions, le gouvernement a soutenu l’initiative en faisant de chaque dernier samedi du mois une journée de travail communautaire de nettoyage pour les citoyens de 18 à 65 ans. En trois ans, les résultats étaient remarquables. Le travail s’est donc fait progressivement avec l’aide de la communauté.
Le Mali par exemple a interdit la production et l’utilisation des sachets plastiques. Dans le souci de préserver l’environnement, il ne veut plus du sachet plastique. Des peines de prison ferme pouvant aller jusqu’à un an, et des amendes qui atteignent plus de 2.000 euros sont prévues pour tous les fabricants, importateurs et utilisateurs de sachets plastiques. La loi porte sur l’ «Interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets plastiques non biodégradables et de granulés non biodégradables destinés à la fabrication de sachets».
L’annonce de la nouvelle loi avait été mal accueillie par la population et surtout les petits marchands de sachets de glaces. Des boissons qui créent de l’emploi pour les populations à faibles revenus. De plus, censurer les sachets plastiques c’est revenir aux traditionnels paniers tressés lourds à porter. Des raisons qui ralentissent l’initiative. Néanmoins, tous les sacs plastiques ne sont pas interdits, seuls les sachets susceptibles de ne pas se décomposer par la nature au bout de 18 mois après utilisation seront censurés. Le Mali a pour le moment réussi à faire interdire les sachets plastiques et continus de vouloir interdire tous les sacs plastiques non biodégradables.
En 2015, le parlement a fait passer une loi qui consiste à interdire l’utilisation, la fabrication, l’importation et la commercialisation des sacs plastiques. Seuls les sacs isothermes, de congélation et biens d’autres conforment à la règlementation seront utilisés. Cette loi a été votée et s’est accompagnée de mesures contraignantes suivies d’amendes pouvant atteindre 100.000 euros pour les fabricants. Un Marocain consommait en moyenne 900 sacs en plastique par an. Plus de 120.000 tonnes de sacs étaient rejetées dans la nature chaque année. Pour le lancement de l’initiative, des campagnes de ramassage ont été organisées en amont.
Néanmoins, le pays rencontre des problèmes pour remporter ce pari, car les entreprises de plasturgie ont du mal dans la reconversion de leur industrie. Cependant, le gouvernement a mis en place un fonds d’aide de 18 millions d’euros pour aider les fabricants dans cette reconversion. Sur les 650 que compte le secteur, plus de 40 entreprises ont bénéficié de cette aide en 2016. Des chiffres qui ne rassurent pas les fabricants. Le Maroc pourrait réussir son challenge dans les prochaines années au vu des prix très élevés des amendes.
Pour le moment, seul le Rwanda et l’Afrique du Sud arrivent à interdire totalement les sacs plastiques. Au Burkina Faso et au Rwanda, des peines de prison sont annoncées pour tous ceux qui ne respectent pas la loi sur l’interdiction. Tandis que dans un pays comme le Cameroun, seules la saisie et la destruction des emballages sont prévues. Cette option ne porte apparemment pas de résultat positif. La sanction serait elle la meilleure façon de respecter la loi ? Le Rwanda pense que oui, la méthode fonctionne apparemment, car Kigali fait partie des 10 villes les plus propres, selon un classement de l’ONU.
Néanmoins, le sujet fait encore couler de l’encre. Au Cameroun, l’entrée en vigueur du texte en 2014 a été fortement critiquée par les entreprises du secteur. Certains dénonçaient le fait de ne pas avoir eu une période de transition et une bonne campagne de sensibilisation. Les résultats étaient satisfaisants seulement en début de campagne, mais les sacs en plastique ont réapparus plusieurs mois après. Une des causes de l’échec viendrait aussi du fait que la population a encore du mal à distinguer « biodégradable » et « non biodégradable », il faudrait donc se concentrer sur l’information et la sensibilisation. Les États devraient mettre en place un système de contrôle et de répression afin d’être efficaces.
Selon les professionnels de plasturgie, l’interdiction d’utilisation des sacs plastiques causerait la fermeture de plusieurs usines et l’augmentation du chômage dans certains pays. Les défenseurs de l’industrie pensent qu’au lieu de censurer les sacs plastiques, l’État pourrait opter pour des sacs biodégradables ou recyclables.
D’autres entrepreneurs pensent que l’interdiction est louable. En Côte d’Ivoire par exemple, les sachets sont interdits depuis 2014 poussant certains entrepreneurs à se lancer dans la production de sachets en papier. C’est le cas de l’entrepreneur Kramoko Diabate qui a prévu créer 20 à 100 emplois. Interdire les sacs en plastique serait l’occasion de pousser les Africains vers d’autres alternatives.
Le principal défi pour certains pays est dans l’information et la sensibilisation. Le taux d’alphabétisation faible de plusieurs pays, fait qu’une partie de la population ne comprend pas pourquoi il faut interdire les sacs plastiques. Ce qu’il faut peut-être commencer par expliquer c’est la différence entre les sacs plastiques biodégradables et les non biodégradables. Les biodégradables sont ceux qui pourront être décomposés par les éléments de la nature comme le soleil, l’eau ou l’oxygène. Tandis que les non biodégradables (ceux que les pays veulent interdire) ne peuvent pas être décomposés par des agents naturels.
Plusieurs mesures peuvent être adoptées pour satisfaire tout le monde. Les entreprises de plasturgie peuvent se convertir en compagnies de recyclages et pourront ainsi se faire aider par les États en leur octroyant des avantages fiscaux. Les gouvernements pourraient davantage sensibiliser les populations sur les avantages de cette interdiction avec une communication plus intense. Rédiger par exemple des documents légaux prévoyant des alternatives comme l’utilisation de tissus adaptés, des emballages en cartons ou encore des paniers en raphia. Certains pays comme le Rwanda continuent de penser que la mise en application des amendes reste la meilleure méthode.
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