Manarat Al Moutawassit»

admin Last updated on: March 31, 2023

Suite au rapport de la Cour du compte relatif au programme Al Hoceima, le Roi Mohammed VI a sanctionné les personnes responsables, limogeant notamment 4 ministres en activité (c) lnt.ma

 

Actualité Maroc (Africapostnews) – Mardi 24 octobre 2017, le Roi du Royaume du Maroc, Mohammed VI, a reçu le Premier président de la Cour des comptes qui lui a présenté le rapport comportant les résultats et conclusions de la Cour sur le programme « Al Hoceima : Manarat Al Moutawassit». Ce rapport ayant suscité le mécontentement du Roi, ce dernier a décidé de limoger quatre ministres en activité : Mohamed Hassad, Nabil Benabdellah, Houcine El Ouardi et Larbi Ben Cheikh.

Le programme « Al Hoceima : Manarat Al Moutawassit » (Phare de la Méditerranée) a été lancé en 2015.

Ledit programme est consacré au développement de la région du Rif et représente un investissement de plus de 6,5 milliards de Dirhams pour des projets sur l’ensemble de la province.

Au coeur de ce projet se trouve l’environnement et le réaménagement spatial des communes rurales et montagnardes avec pour objectif de créer des pôles attractifs tenant compte des particularités locales. Il est également prévu de créer de nouvelles routes, plusieurs centres hospitaliers, un musée des sciences de la mer, un théâtre, un conservatoire et une maison de la culture.

Il convient de noter que le Ministère de l’Intérieur et celui de l’Economie et des Finances sont les principaux bailleurs de fonds (pour plus d’informations).

Les militants du Hirak d’Al Hoceima avaient dénoncés des retards qui ont poussé le Roi à demander aux ministères impliqués de procéder à un état des lieux au cours du mois d’août 2017. Cette initiative accompagne l’enquête ouverte par les inspections des Finances et de l’Intérieur en vue de la réalisation des projets, comme prévu, à l’horizon 2019.

Une multiplication d’investigations ordonnées par le Roi

Le 2 octobre 2017, un communiqué du cabinet royal faisait état d’une audience au cours de laquelle les ministres de l’Intérieur et de l’Economie et des Finances ont présenté au Roi les conclusions du rapport demandé par ce dernier quant à l’avancée du programme en cause.

Il ressort dudit communiqué que Mohammed VI a « pris acte des conclusions et explications (…), les rapports des inspections ayant conclu au retard, voire à la non exécution de plusieurs composantes de ce programme de développement, excluant par la même tout acte de malversation ou de fraude« .

C’est suite à la réception de ce premier rapport que le Roi avait saisi la Cour des comptes aux fins d’accomplissements d’une mission d’investigation similaire à celle conduite par les Ministres précités, sur la base « des principes d’équité, de rigueur et de transparence« .

Un premier délai de 10 jours avait été accordé à la Cour des comptes par le Roi. Le premier Président de la Cour des comptes avait ensuite obtenu un délai supplémentaire d’une semaine  en vue de réaliser avec objectivité, précision et professionnalisme nécessaire.

Conclusions du rapport de la Cour des comptes

La Cour des comptes relève:

  • l’existence de plusieurs dysfonctionnements enregistrées sous le précédent gouvernement ;
  • que les justifications données par les ministères et établissements publics n’expliquent pas les retards d’exécution ;
  • l’existence de malversations et détournements.

La Cour cite, à titre d’exemple, que la commission centrale de suivi ne s’est réunie que 16 mois après la signature de la convention.

Elle ajoute qu’au delà des retards d’exécution des projets, certains n’ont pas encore débuté, dans certains cas, en raison du manque d’initiative.

Les sanctions

Sur la base des rapports établis par l’Inspection générale de l’administration territoriale, l’Inspection générale des finances et la Cour des Comptes, le Roi a décidé de mettre fin aux fonctions des personnes ci-après :

  • Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en sa qualité de ministre de l’Intérieur dans le gouvernement précédent ;
  • Mohamed Nabil Benabdellah, ministre d’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, en sa qualité de ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville dans le gouvernement précédent ;
  • El Houcine Louardi, ministre de la Santé, en sa qualité de ministre de la Santé dans le gouvernement précédent ;
  • Larbi Bencheikh, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargé de la formation professionnelle, en sa qualité d’ancien directeur général de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail ;
  • Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable.

Il a ensuite notifié « sa non satisfaction, pour n’avoir pas été à la hauteur de la confiance placée en eux par le Souverain et pour n’avoir pas assumé leurs responsabilités, affirmant qu’aucune fonctions officielle ne leur sera confiée à l’avenir » aux personnes suivantes :

  • Rachid Belmokhtar Benabdellah, en sa qualité d’ancien ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle ;
  • Lahcen Haddad, en qualité d’ancien ministre du Tourisme ;
  • Lahcen Sekkouri, en sa qualité d’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports ;
  • Mohamed Amine Sbihi, en sa qualité d’ancien ministre de la Culture ;
  • Hakima El Haiti, ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Environnement.

Le chef du gouvernement a été enjoint de prendre des mesures contre14 autres responsables administratifs.

Finissant sur une note positive,  le communiqué rappelle que des progrès ont été réalisés depuis le Conseil des ministres tenu le 25 juin 2017 au cours duquel le Roi avait insisté sur la nécessité de relancer le projet. A cet égard, Mohammed VI a félicité le gouvernement de ses efforts.

Il a également donné des instructions pour qu’un contrôle accru des investissements soit effectué.

 

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