Sénégal News – Selon des groupes des droits de l’Homme, environ 20% des femmes emprisonnées au Sénégal sont accusées d’avoir commis un infanticide, y compris celles qui sont tombées enceinte après un viol.
Dans la décharge de Mbeubeuss à Dakar, on peut trouver des tas de corps de nouveaux-nés sans vie. Selon les éboueurs travaillant sur les lieux, ce triste phénomène est dû aux lois trop strictes sur l’avortement. Ils estiment que leur pays devrait légaliser l’avortement, au moins pour les cas de viol ou d’inceste.
« Nous nous disons que si les femmes avaient le choix de mettre un terme à leur grossesse, il n’y aurait pas d’infanticide » déclare Amy Sakho, membre de l’Association des Juristes Sénégalaises.
En Afrique de l’Ouest, les sociétés sont souvent organisées selon des valeurs conservatrices mais aussi religieuses. La plupart des lois autour de l’avortement ont été imposées par la France à l’époque de la colonisation et aujourd’hui encore il est mal perçu d’avoir un enfant en dehors du mariage.
« Les femmes qui se retrouvent dans cette situation préfèrent étouffer leur enfant plutôt que de subir la pression de la société » explique Imam Mbaye Niang, député anti-avortement à l’Assemblée nationale.
Au Sénégal, l’avortement est illégal sauf quand la vie de la maman est en danger. Dans ce cas, il faut l’accord de deux médecins pour pratiquer « l’avortement thérapeutique », dont un médecin indépendant nommé par le tribunal. Donner un conseil sur où et comment subir un avortement représente un délit punissable.
Dans le pays, les groupes qui tentent de mettre en place des réformes font face à une large opposition.
Selon la Guttmachet Institute, en 2012 il y aurait eu environ 51.500 avortements au Sénégal, pour la plupart clandestins et dangereux.
En 2015 le président Macky Sall exprimait son possible soutien dans la mise en place de réformes visant à légaliser l’avortement pour les cas de viol et d’inceste. Cependant, il s’agit d’un long processus et l’Assemblée nationale n’a toujours pas reçu de projets de loi.
« C’est un débat valable, mais nous ne devons pas laisser la porte ouverte à l’anarchie […] Le problème que nous devons éviter si nous légalisons l’avortement, c’est que ça ouvre des portes à l’anarchie. Nous devons avoir des conditions strictes » déclare Malick Ibnou Anass Camara, juge d’instruction souvent confrontée aux cas d’infanticide.
Le Sénégal est un pays à majorité musulmane et la plupart des débats de société sont influencés par la religion, ce qui rend les réformes sur certains sujets difficiles à mettre en place.
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