Secoué par un cycle de grèves dans différents secteurs de l’administration publique depuis plusieurs mois, le gouvernement du Tchad a obtenu un court répit. Les 2 principales plates-formes syndicales du pays et le syndicat national des enseignants-chercheurs du supérieur ont décidé de la suspension de leur grève générale pour une période de 30 jours pour « permettre de tout mettre en œuvre pour trouver des réponses adéquates aux revendications des centrales syndicales ».
Véritable répit pour les autorités en place à N’Djamena, la suspension du mouvement de grève général intervient au moment où le pays va s’engager dans plan d’ajustement structurel négocié de façon bilatérale avec le Fonds monétaire international (FMI).
L’économie tchadienne, dépendante des revenus du pétrole, s’est fortement dégradée avec la baisse des prix du pétrole. Les augmentations salariales obtenues par les syndicats au moment où le pays amorçait sa production de brut ont fait exploser la masse salariale publique. Avec la baisse des cours, l’Etat tchadien n’est plus en capacité d’assurer le règlement des dépenses salariales de façon pérenne et à bonne échéance.
En outre, la gestion de la manne pétrolière pendant la phase haussière a souvent été dénoncée par l’opposition au président Deby et par des ONG. A la dernière publication de l’indice de perception de corruption de Transparency Internation, le Tchad pointait à la 147e place sur 168 pays.
Si l’Union des syndicats du Tchad (UST), la Confédération indépendante des syndicats du Tchad (CIST) et le Syndicat national des enseignants-chercheurs du supérieur (SYNECS) ont appelé leurs membres à reprendre le travail ce 12 janvier, le gouvernement tchadien n’est pas pour autant sorti d’affaires. Au cours du sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la CEMAC qui s’est tenu à Yaoundé (Cameroun) le 23 décembre 2016, la présidente du FMI aurait indiqué que dans la situation actuelle des finances publiques des pays de la CEMAC dont le Tchad est membre, l’idée d’une dévaluation du FCFA ne devrait pas être écartée.
Dans une déclaration faite à la presse à l’issue de ce sommet, le président tchadien indiquait qu’il leur a été proposé de choisir entre une dévaluation du FCFA de 50% et un plan d’austérité sous l’égide du FMI. Les chefs d’Etat ont opté pour l’austérité mais le principe d’une dévaluation monétaire n’est pas définitivement écarté. Idriss Deby a par ailleurs indiqué dans la même déclaration qu’il y aurait des baisses de salaires au Tchad et des mesures contraignantes sur le rapatriement des bénéfices des compagnies étrangères.
La perspective d’une baisse des salaires alors que les fonctionnaires tchadien cumulent déjà plusieurs mois de salaires impayés, avait fortement accru les tensions sociales. La suspension temporaire de la grève générale des fonctionnaires n’est donc qu’une courte victoire pour le gouvernement tchadien.
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