Le ton semble donné par le nouveau gouvernement des Etats Unis sur ses relations avec l’Afrique et il est au mieux dubitatif et au pire défiant. Depuis qu’une liste de 4 pages de questions sur l’Afrique circule au Département d’Etat, les experts sur l’Afrique sont alarmés par ce qui présage une politique de désengagement tandis que d’autres n’anticipent pas de revirement total mais plutôt une approche plus à court terme et sécurisant mieux les intérêts des Etats Unis.
En effet, les questions portent principalement sur deux volets : la pertinence d’allouer jusqu’à $8 Milliards de dollars à des pays dits corrompus alors que des besoins réels existent aux Etats Unis ; et l’efficacité des interventions militaires pour garantir la sécurité au regard des résultats peu convaincants (Boko Haram, Al Shabab, LRA, Kony, etc.). Outre cela, il a également été question d’apprécier la performance des entreprises américaines sur le continent, notamment vis-à-vis de la Chine.
Il semble clair que l’aide de la première puissance mondiale à l’Afrique va subir de profonds réaménagements mais ce n’est pas plus mal. L’aide n’est point une solution durable pour le développement des pays africains. Toutefois, de nombreux pays en dépendent à près de 50% pour équilibrer leurs budgets, y compris les pays en tête de liste dans les classements sur la croissance. Un désengagement graduel est donc nécessaire afin que les gouvernements africains réajustent leurs priorités. Une négociation peu s’en suivre sur les volets clés qui pourraient être maintenus tels que l’aide humanitaire et l’assistance technique par exemple. Mais l’Afrique doit prendre acte.
Les Etats Unis ne sont certes pas les seuls ni les plus gros partenaires de nos pays mais les intentions (prêtées) au nouveau gouvernement devraient être une énième motivation vers une dépendance moindre. Cela appelle à une meilleure planification de notre part, à un redoublement d’efforts pour élargir la base fiscale et recouvrir les impôts mais surtout à élever nos profils en tant que partenaires d’affaires. Nous n’allons pas continuer de demander de l’argent mais nous allons le gagner. Nous nous rendrons attractifs afin de capter des fonds de toutes parts et de générer de meilleurs dividendes pour nos pays. Nous serons égaux sur la table de négociation, chacun poussant les intérêts de son pays.
Ces vingt dernières années, nous avons compris globalement ce qui marche et ce qui ne marche pas en matière de développement. Nous savons ce dont une entreprise a besoin pour s’implanter dans un pays. Nous connaissons nos capacités de résilience, notre capacité à réformer nos sociétés et notre engagement à la bonne gouvernance lorsqu’on le veut.
Préparons-nous à dire : America, we are ready for business (Amérique, nous sommes prêts pour les affaires).
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